Il est certes nécessaire qu'elles aient accès à des services de garde d'enfants, mais cela n'est pas suffisant lorsqu'elles ne disposent pas des qualifications professionnelles et de l'expérience appropriées. La relation entre ces deux sources de revenu revêt une grande importance. Dans de nombreux pays, les possibilités offertes par les organisations non gouvernementales sont encore loin d'avoir été pleinement exploitées, si bien qu'il serait souhaitable d'appliquer une politique de soutien à ces organisations. Les pays qui, pour aider les mères qui travaillent, ont adopté des stratégies globales en matière de garde des enfants sont encore peu nombreux. De même que les parents isolés peuvent se retrouver dans une situation contradictoire lorsqu'ils doivent faire face à une double responsabilité, les régimes publics de maintien du revenu sont eux aussi confrontés à des contradictions. La pierre angulaire de la politique suivie en la matière par les pouvoirs publics de nombreux pays consiste par conséquent à adopter des mesures contraignantes afin que les obligations financières dans ce domaine soient respectées.

Mais il ne faut pas oublier toutes les femmes qui se retrouvent seul adulte de la famille alors qu'elles sont déjà désavantagées au départ parce qu'elles n'ont que peu d'instruction, voire pas du tout, peu de compétences et peu d'expérience professionnelle, sinon aucune. le stress engendré par tous ces facteurs peut provoquer divers symptômes psychosomatiques (fatigue, insomnie, dépression, troubles du comportement), qui entraînent de fréquentes visites chez le médecin ou les services sociaux et l'utilisation régulière de médicaments.

Là encore, ce sont les familles pauvres qui sont les plus défavorisées car le parent qui n'a pas la garde de l'enfant est incapable de contribuer de façon significative aux dépenses du foyer. Plusieurs raisons peuvent engendrer une monoparentalité. Parmi les difficultés auxquelles sont confrontées les familles monoparentales, nombreuses sont celles qui proviennent des attitudes psychologiques et des comportements de la société, qu'il conviendrait de modifier si l'on veut aider les familles monoparentales à traverser des périodes de crise. Ces facteurs ne sont pas seulement des indicateurs du potentiel de gain: ils sont également déterminants d'autres possibilités d'épanouissement dans la vie, telles que le mariage ou le remariage. L'augmentation du nombre des naissances hors des liens du mariage, bien qu'elle ne soit absolument pas la même dans tous les pays, est un facteur contributif important. Or les politiques d'aide à l'enfance ne sont habituellement conçues ni pour un groupe particulier d'usagers ni uniquement pour que les bénéficiaires puissent concilier l'exercice d'une activité rémunérée et leurs obligations familiales. – quelle est la charge maximum que peuvent supporter les parents seuls et leur système de soutien privé? Nous pouvons donc poser pour hypothèse que les mères divorcées et séparées sont en partie celles qui peuvent se le permettre. Si l'on veut vraiment que l'aide publique joue un rôle important (ce qui est le cas dans la majorité des pays), il faudrait que cette aide aille au-delà du simple contrôle du respect des obligations privées et qu'elle consiste à intervenir directement en utilisant les régimes publics de transferts sociaux. Le manque matériel, des repas peu équilibrés et parfois le fait de devoir sauter des repas. Il est fréquent que les personnes qui se retrouvent parent seul autrement qu'à la suite du décès de leur conjoint ne soient pas considérées de la même façon que le sont les veuves. L'Insee appelle famille monoparentale une famille qui comprend un parent isolé avec un ou plusieurs enfants célibataires (n'ayant pas d'enfants). Par exemple, le fournisseur le plus important de services d'aide à l'enfance est dans pratiquement tous les pays le système scolaire obligatoire, dont la fonction secondaire est une fonction de garde des enfants. La santé des familles monoparentales dépendra par conséquent moins, à l'avenir, de la politique familiale, et plus d'une part d'une politique plus générale de promotion de l'emploi et de lutte contre la pauvreté, et d'autre part de l'accès aux services sanitaires et sociaux nécessaires pour répondre aux besoins spécifiques de ces familles.