La distance sera rompue par un mot d’Elio glissé sous la porte de la chambre d’Oliver. Quand la relation sera mieux définie, la communion physique pourra s'installer : Oliver mange la pêche dans laquelle Elio a joui ; ils partagent leur douche à l’hôtel (troisième partie) ; Oliver aide Elio à vomir. Le narrateur situe son récit à l’été 1983, Elio a alors 17 ans ; on assiste à un effort d’appropriation des événements et des sentiments, par tâtonnements et redéfinitions successives. Après un rendez-vous romantique sur le balcon, un soir à minuit, ils consomment secrètement leur amour naissant. Ce sont les hommes… »« l'idée de sélectionner quelqu'un seulement pour certaines de ses aptitudes, ou pire, selon une prétendue identité de genre, m'est oppressante »« ressentir chaque chose… voir les couleurs, la manière dont la lumière changeait au fil de la journée, et intégrer tout cela à [ses] données »Call Me By Your Name (Original Motion Picture Soundtrack)« l'histoire d'un premier amour […] qui dépasse l'évocation du seul couple homosexuel »« sert de cadre à la peinture qu'est le film et ouvre des voies que nous n'aurions pas pensé explorer »« brillamment réussi à faire appel à la fois à l'intellect et à l'érotisme dans la lignée de « l'un des parents les plus compréhensifs de l'histoire du cinéma »« a été menée au nom d'un amour véritable, avec de bonnes intentions, suivant une intelligence simple et humble »« suscitent comme par magie la sympathie vis-à-vis de l'éveil émotionnel d'Elio »« soulève tant de nuances d'humanité, incarnant le cheminement juvénile de la découverte de soi d'une manière plus crue, instable et de ce fait plus honnête que nombre d'autres acteurs avant lui »« héros romantique candide et finalement flamboyant »« fond les étreintes d'un érotisme tendre, de l'audace indispensable »« paraissent à l'instar des souvenirs bouleversants, très précis et incomplets, incroyablement vivants »« l'une des plus belles promesses d'un cinéma transalpin en plein renouveau »« l'une des choses les plus mémorables que le cinéma nous ait offertes au cours des récentes années »« d'un premier amour et de son inévitable aspect déchirant »« oscille de manière très frénétique entre une poésie incisive et une complaisance parfois grotesque »« recherche obstinée, souvent victorieuse, de la beauté, de l'émotion et de l'empathie »« épuiser [la] capacité [du spectateur] à pleurer sur son triste sort »« Plein de grâce et d'élégance, le nouveau film de Luca Guadagnino n'évite toutefois pas l'écueil de quelques lourdeurs qui rendent le film trop lisse. Lors de la dernière rencontre d’Elio et Oliver, un an avant le moment de l’énonciation, il est indiqué qu’elle aurait 30 ans, ce qui permet d’unifier la chronologie du roman à partir de ce personnage absentUne voisine d'Elio avec qui il noue une liaison. Cette troisième partie formule, par l’intermédiaire du récit enchâssé fait par le poète d’un séjour en Thaïlande et de la rencontre avec une personne aux traits androgynes, une métaphore du trouble amoureux, baptisée « San Clemente Syndrome »La confrontation au milieu littéraire romain permet de faire intervenir des personnages rencontrés à B., mais dans le contexte de la capitale romaine. Une grande partie de la critique rattache le film de Guadagnino aux traditions exigeantes du cinéma classique européen, notamment français, comme s'en réclame le réalisateur lui-mêmeLe souci très fort d'un esthétisme léché et raffiné, par le jeu des couleurs, le décor végétal luxuriantRiche des deux cultures par sa double nationalité, Timothée Chalamet lui-même reconnaît avoir mis de cette imprégnation plurielle dans son interprétation, mêlant la « nonchalance » et l'« écoute » très françaises à l'impétuosité proprement nord-américaineDe façon plus critique, certains analystes ont reproché au film de pêcher par excès d'esthétismeGuadagnino a affirmé étudier la réalisation d'une suite dès la présentation au festival de Sundance, quand il a réalisé que les personnages Dans le roman, Elio et Oliver se retrouvent quinze ans après leur rencontre, alors qu'Oliver s'est marié. Le personnage de Marzia est développé dans le film dans une direction un peu différente. Le traitement de la temporalité narrative est assez proche de celui du roman de Le roman ne situe pas précisément le cadre de l’intrigue ; il fait référence aux lieux par des majuscules, procédé courant du genre romanesque. Il y a une continuité et un aller-retour constant entre ce que le narrateur éprouve pour Marzia et ce qu'il éprouve pour Oliver ; petit à petit, Elio reconstitue, en archéologue de son désir, ses troubles antérieurs liés à des hommes avant Oliver (comme un jeune Romain ou Maynard), mais aussi après Oliver (et il semble nuancer un temps l'importance qu'a eue Oliver pour lui, en comparaison avec des amants ultérieurs)L’obsession qu’a Elio de ne faire qu’un avec Oliver, aussi bien physiquement que mentalement, dans une communauté de pensée et d’identité, se retrouve dans la distribution des chambres : Oliver occupe la chambre d’adolescent d’Elio à laquelle Elio n’a accès que par le balcon étroit.

Son père lui avoue les regrets qu'il a eus lorsqu'il était plus jeune de n'avoir pu vivre une histoire aussi belle que celle que son fils vient de vivre, bien qu'il en ait eu l'occasion, et demande à Elio de prendre conscience de la chance qu'il a eue. Il retrouve une Marzia très conciliante. Elio mentionne aussi sa première expérience du trouble vis-à-vis d’un homme, lorsqu’il a croisé le regard d’un garçon dans une rue de Rome ; ce dernier s’était arrêté, mais Elio n’avait pas souhaité aller plus loin.