n’en pourrons-nous fixer au moins la trace ?Qu’il soit dans ton repos, qu’il soit dans tes orages,C’est après avoir écrit le recueil des Méditations que Lamartine, en 1820, sera reconnu comme poète et honoré comme tel. et vous, heures propices,Temps jaloux, se peut-il que ces moments d’ivresse,Hé quoi! À la deuxième strophe Lamartine, amoureux esseulé, s’adresse au lac personnifié : « Ô Lac », « Regarde », comme à un interlocuteur familier capable d’entendre son pathétique récit.Puis c’est l’évocation du moment inoubliable où ce lac était déjà considéré comme un être vivant, il « mugissait », mais ce n’était pas pour autant un être placide, il y avait de l’agitation dans son eau ambivalente. À la fin des années 1860, presque ruiné, il vend sa propriété de Milly. L'automne D'Alphonse De Lamartine. Le Voyage en Orient, Jocelyn, et La chute d'un Ange, révèlent l'inflexion de sa pensée religieuse. Quant à la douzième strophe, elle commence par une interpellation dans laquelle semble s’être faufilé un intrus. En effet si le passé et le néant peuvent aisément être comparés à des abîmes où le présent est vite englouti, le mot éternité semble au premier abord détonner car il qualifie normalement un état qui ne connaît pas cette disparition tant redoutée. Lisez le TOP 10 des citations de Lamartine pour mieux comprendre sa vie, ses actes et sa philosophie. C’est le thème inépuisable, bien que redondant en littérature, de la fuite du temps. Alphonse de Lamartine est de loin un des meilleurs poète français.Simplement sublime. Ce poeme appris pendant mes années d’école me revient encore. Cette nuit-là donc ses eaux s’agitaient mais finalement venaient seulement « éclabousser les pieds » de Julie, sorte de muse et de fée capable d’apaiser les flots…L’évocation se précise à la quatrième strophe « Un soir.. .» Les amants devaient se laisser porter tranquillement à la surface du lac par une embarcation de loisir et, comme pour concorder avec la révélation qui va suivre, la séquence est ici toute de « silence » et d’« harmonie » ce que traduisent magnifiquement les vers limpides du passage. Revenu l’année suivante, en septembre 1817, sur les lieux, il évoque ce souvenir d’autant plus vivace que son amie, malade, a dû rester à Paris. nous voguions en silence ;« Ô temps !

Ainsi toujours poussés vers de nouveaux rivages, Dans la nuit éternelle emportés sans retour, Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges Jeter l’ancre un seul jour? n’en pourrons-nous fixer au moins la trace?Qu’il soit dans ton repos, qu’il soit dans tes orages,Bonjour à tous, et bienvenue sur ce nouvel épisode d’Easy French poetry podcast.Je vais lire un de ses poèmes le plus connu, Le Lac, qu’il a écrit pour Julie Charles, une femme mariée avec laquelle il vécu une relation intensément spirituelle, mais qui est morte deux ans après.Le poème “Le lac” est une réflexion sur le temps en rapport avec un amour qui semble fini pour toujours. C’est bien là la leçon hédoniste prônée par maints penseurs et moralistes à laquelle Lamartine nous invite à nous conformer mais les deux vers suivants reprennent et accentuent la mélancolie du poème, en écho à la première strophe du texte :« L’homme n’a point de port, le temps n’a point de riveIci se termine l’envolée lyrique attribuée à Julie, néanmoins elle est aussitôt reprise par le poète lui-même qui, dans la strophe dix, interpelle à son tour le temps mais sur un ton plus proche de la réprobation :« Temps jaloux » !

Y a-t-il pour autant quelque remède efficace à la fuite du temps dont nous pouvons ainsi pâtir ?